Je t’aime en Provence, ma péninsule

Sans qui mon âme est au crépuscule.

Et le brouillard milanais s’abat,

Et comme un vaisseau sans son mat

Je m’affole, je m’étiole, je dégringole.

Comme un bateau sans sa boussole.

Telle à Milan la foule folle

Fait les cents pas à la recherche du sens

A tout va, mon âme balance.

Va, va, va à Milan.

Milan, la ville de ton oubli,

Milan la ville de mon oubli.

Milan, la ville où tu as ta vie.

La ville où les garçons polis

Ont les yeux pleins d’ennui.

 

 

 

 

 

 

Je souffre en Provence, tendre souvenir

D’un horizon azur sans avenir.

Ciel turquoise, Flots d’or, mer d’anisette,

Sur le port de Marseille, je parts en quête

D’une voile menant aux Navigli, sombres canaux.

I Navigli, créés de la main de l’homme ;

I Navigli, salis de la main de l’homme,

Comme notre amour qui coule, insaisissable,

Dans le cours de mes pensées intarissable.

Va, va, va à travers les flots,

Dire à Milan combien je l’aime,

Dire à Milan combien je t’aime.

Milan, la ville de mon ivresse.

La ville qui me fit la promesse

De fermer les yeux sur tes caresses.

 

 

 

 

 

 

Cruelle Provence de mon présent,

Quand je t’aime, je me mens.

Je me rêve fugitive dans le temps,

Prenant le train pour Milan

Où simplement tu m’attends

Avec des yeux d’enfant.

Jeanne.

 

(peinture, I Navigli di Milano, Flavio Olivieri)

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